Les cousins d'Amérique

 

Louis Mathay de Fouches(Arlon) et  Clara FLEK (Habergy) se marient le 1er mai 1839 à Habergy (Messancy ) et quittent leur province natale pour tenter l'aventure aux Amériques. Le jeune frère de Louis, Jean (John) et son épouse, Marie Victoire GUILLAUME, née à Vance, les rejoindront peu après.

Le couple s'installera à Frenchtown, dans l'Ohio. Lewis achète 23 acres de terre le 29 août 1839 pour 126 $. Lewis était forgeron de métier. On le renseigne toutefois comme agriculteur. Il vend  pour 5 § un hectare 1 / 2 de terrains pour y construire l'eglise du village.

Clara donne naissance à une première fille, Clara le 4 mai 1840 à Frenchtown, Big Spring Township, comté de Seneca, Ohio, USA.

Une seconde fille, Joséphine, vient agandir la famille le

Clara meurt en mettant au monde son 3ème enfant, un fils nommé John. C'était le 3 février 1843, elle avait 29 ans.

Louis se remariera 10 mois plus tard, le 14 Novembre 1843 à Tiffin, Comté de Seneca, Ohio, USA avec une de ses compatriotes, Joséphine Gosche, née le 3 Mars 1820 à Udange, Arlon, Luxembourg, Belgique. Ensembles, ils auront un fils, Henry MATHIAS né le 19 avril 1852 à Spring canton Big, Comté de Seneca, Ohio, USA.

Quant à John, a-t-il embarqué comme son épouse, le 7 Juin 1853, au départ du Havre, en France vers New York ? En 1850, il était renseigné comme forgeron (Big Spring Township, comté de Seneca, dans l'Ohio). 

L'immigration: le contexte

Les colons du Nouveau Monde

La première période, et la plus longue aussi, s'étend du xviie siècle au début du xixe. Les immigrés venaient de divers horizons, dont le Palatinat (germanophone), la France (fuie par les Huguenots) et la Hollande. D'autres immigrés étaient des Juifs, originaires également de la Hollande et de la Pologne. Mais la plupart des immigrés de l'époque venaient des îles Britanniques, les Anglais, les Écossais, les Gallois et les Irlandais de l'Ulster ayant tendance à s'établir dans des colonies (et ultérieurement des États) et des régions différentes.

Ces immigrés, généralement qualifiés de « colons », étaient essentiellement des cultivateurs, la promesse de terres bon marché attirant les habitants des pays relativement appauvris d'Europe du Nord et de l'Ouest qui se trouvaient dans l'incapacité de tirer parti de la modernisation de l'économie chez eux. Un groupe d'immigrés mérite une attention particulière parce que leur expérience fait ressortir de manière particulièrement claire les forces à l'origine de l'immigration. À cette époque, un nombre considérable de femmes et d'hommes étaient des domestiques liés par un contrat. Embauchés pour une durée et à des conditions déterminées, ils faisaient le voyage aux frais de leur futur employeur. Après des années de dur labeur, ils finissaient par acquérir un petit lopin de terre qu'ils pouvaient cultiver pour leur propre compte.

Migration en masse

 

Relativement peu d'immigrés arrivèrent pendant cette première période. La situation changea à partir des années 1820, lorsque s'ouvrit la première période de grandes migrations. Jusque vers la fin des années 1880, environ une quinzaine de millions d'immigrants vinrent s'établir aux États-Unis, un bon nombre d'entre eux choisissant de tenter leur chance dans l'agriculture dans le centre et le nord-est du pays, tandis que d'autres optèrent pour les villes, New York, Philadelphie, Boston et Baltimore, par exemple.

 

Cette transition procédait de facteurs présents tant en Europe qu'aux États-Unis. Avec la fin des guerres napoléoniennes en Europe, des jeunes gens libérés de leurs obligations militaires regagnèrent leur foyer à l'époque même où l'industrialisation et la consolidation de l'agriculture en Angleterre, en Scandinavie et dans une bonne partie des pays de l'Europe centrale transformaient l'économie de ces pays et créaient une catégorie de jeunes incapables de gagner leur vie dans ces nouvelles conditions. La demande de travailleurs immigrés monta en flèche sous l'effet de deux grands événements, à savoir la colonisation du centre des États-Unis consécutivement à la construction du canal Erié en 1825 et à la croissance connexe du port de New York ainsi que les balbutiements du développement industriel aux États-Unis, en particulier dans le domaine de la production de textiles, principalement en Nouvelle- Angleterre.

 

Les immigrés avaient tendance à se regrouper dans certains quartiers, dans certaines villes, dans certaines régions. Le centre des États-Unis (Midwest), l'une des régions agricoles les plus fertiles au monde vers le milieu du XIXe siècle, devint une terre d'accueil pour des groupes relativement homogènes, et étroitement soudés, provenant de la Suède, de la Norvège, du Danemark, de la Bohème et de diverses régions qui finiront par former l'Allemagne en 1871.

 

De nombreux habitants de la Lorraine belge sont partis de l'autre côté de l'Atlantique, chercher des jours meilleurs, à la recherche du rêve américain. Le mouvement migratoire, vers "les States" et le Canada, prit naissance en 1816. Ses pointes les plus fortes furent entre 1834 et 1914.

 

Cette émigration fut telle, au Grand-Duché de Luxembourg, après 1839, que les chercheurs relèvent un pourcentage de 20 % d'émigrants, soit une personne sur cinq au cours de ces 80 ans, avec plus de 76.000 émigrants en chiffres absolus. Ce taux d'environ 20 % de perte de population par l'émigration outre-Atlantique reflète aussi la réalité historique dans les régions limitrophes du Grand-Duché de Luxembourg, tant dans l'Eifel autour de Bitbourg que le long de la Moselle et au pays de Trèves, que dans le nord du département de la Moselle et, surtout, dans "l'Arelerlaund" (pays d'Arlon) ". Donc en fait, toute la population parlant notoirement les patois luxembourgeois.

 

Cet exode massif avait plusieurs raisons socio-politico-économiques. Citons en quelques-unes :

• Les conditions météorologiques des années précédentes 1816 furent particulièrement défavorables à l'agriculture, les récoltes furent misérables et il y eut bientôt une pénurie de nourriture.

• Ces régions vivaient essentiellement de l'agriculture et de l'artisanat. Pour rappel encore, l'Arbed n'est créée qu'en 1882 et sa première production d'acier ne débute qu'en 1886. En Lorraine française et dans l'Eiffel, on n'a le choix qu'entre être agriculteur, mineur ou artisan. Et la place financière luxembourgeoise ne remonte qu'aux années 1960.

• L'artisanat local était ruiné par la concurrence anglaise. L'Angleterre allait chercher une main d'œuvre à très bon marché dans ses colonies.

• Le Traité de Londres de 1839 vient de diviser la nouvelle Belgique en créant le Grand-Duché de Luxembourg. Ce dernier repasse sous la coupe des Hollandais et d'un roi protestant. La population est pauvre et les impôts sont lourds.

• Les terres appartenaient à quelques riches propriétaires qui préféraient investir dans l'industrie lointaine plutôt que dans leur propre domaine agricole

• les relations commerciales avec les Etats-Unis étaient principalement importatrices et étaient desservies surtout par la marine américaine. Une fois les marchandises déchargées, le capitaine faisait jeter un plancher de fortune par-dessus les soutes et des centaines d'émigrants s'y entassaient

 

A l'opposé, de l'autre côté de l'Atlantique, le pays est encore à construire et l'on a besoin de bras. Les USA entreprennent de grandes campagnes publicitaires pour attirer de nouveaux immigrants. Des agents des offices américains d'immigration sont envoyés chez nous comme recruteurs. La situation économique catastrophique des régions limitrophes du Grand-Duché de Luxembourg fera le reste.

 

D'après la seule étude faite à l'époque, l'on sait que les premiers Lorrains belges à s'expatrier, à partir de 1834, s'établirent à Sheldon, Wyoming County et New York. La deuxième vague, en 1838, pénétra aussi loin que le Comté de Jackson, dans l'Iowa, aux bords du Mississippi. Le troisième groupe, numériquement le plus important, s'établit à partir de 1845 dans les environs de Chicago et le long de la rive occidentale du lac Michigan jusque dans le Wisconsin. Quelque 450 familles belges des environs d'Arlon et d'Étalle s'établirent autour de Town Belgium, Plus tard, ce sera dans le Comté de Wabasha, Minnesota, autour de Belvidere, le Comté de Good Hue et autour de Léopold et Perry County , dans l'Indiana.

 

Parmis ces émigrés, Louis Mathay ( renommé plus tard Lewis Mathias). Il arrive avec son épouse à New-York, sans doute après un voyage qui n'a pas été  de tout repos. (En 1853 le voyage depuis l'Europe jusqu'à l'Amérique restait très dur : en 1853, 14 Norvégiens décrivent un horrible voyage à bord d'un vaisseau anglais où les marins traitent les passagers pires que des chiens, où les femmes et filles sont constamment menacées de viol, et eux mêmes ont perdu plusieurs dents après avoir été battu par des marins, les scènes de bagarre générale lors des distributions de nourriture sont quotidiennes, etc).

Les immigrés débarqués à New York empruntaient souvent le chemin de fer jusqu'à Buffalo et poursuivaient jusqu'à Chicago et San Francisco selon leurs ressources, mais beaucoup restaient dans leur port de débarquement par manque de moyens, surtout les familles. Notre cousin opta quant à lui pour l'OHIO, qui accueillait également beaucoup de migrants après l'achèvement du canal Erié (axe New Orleans Mississippi Ohio Grands Lacs) ; ces régions  étaient connues pour leur grandes communautés allemandes et scandinaves. Après 1854 les Allemands formèrent le plus important groupe d'immigrés jusqu'en 1891.

70 000 Luxembourgeois émigrent durant la seconde moitié du 19ème siècle.De nombreux biens sont vendus aux enchères pour payer la traversée et rejoindre les Etats-Unis. La traversée par voilier dure entre 2 et 3 mois, celle par bateaux à vapeur 2 à 3 semaines.

 

Louis Mathay ( Lewis MATHIAS) est né le 18 Juin 1814 à Fouches, Arlon, Luxembourg, Belgique. Le 6 Septembre 1850, il est  agriculteur à Big Spring Township, comté de Seneca, dans l'Ohio) . Le 24 Juillet 1870 Louis était renseigné comme un fermier.   Il mourut le 6 août 1878 à l'âge de 64 à Frenchtown, Big Spring Township, comté de Seneca, Ohio, USA et a été inhumé le 7 août 1878 à St-Nicolas cimetière catholique, Frenchtown Big Spring Township, comté de Seneca, Ohio, USA. Alias: Lewis MATHIAS ou Lewis Matthias. Parents: Jean MATHAY et Marie Catharine Laures .

Sa seconde épouse, Joséphine GOSHE  meurt le 15 Janvier 1889 à l'âge de 68 ans à Frenchtown, Big Spring Township, comté de Seneca, Ohio, USA. Alias: Joséphine ou Josephina GOSHE. Parents: Nicolas Gosche et Marie TIRPELS .

John Sr. MATHIAS est né le 18 Octobre 1821 à Offange, Luxembourg, Belgique. En 1850, il est enseigné comme forgeron àBig Spring Township, comté de Seneca, dans l'Ohio.  Il mourut le 6 Janvier 1854 à l'âge de 32 ans à New Riegel, Big Spring Township, comté de Seneca, Ohio, USA. John a été enterré dans le cimetière de Saint-Boniface catholique, New Riegel, Big Spring Township, comté de Seneca, Ohio, USA. Son épouse , Marie Victoria GUILLAUME,  décédera , elle aussi très jeune puisqu'agée d'à peine 40 ans; elle lui donnera 3 enfants: Marie-Catherine MATHIAS , Maria Mathilda MATHIAS et  John Jr. MATHIAS.

Les enfants de Lewis et John constitueront la base d'une nombreuse descendance.